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Aegathem
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Sam 10 Juin 2017, 3:42 am
Le Froid de Frigost




Prologue : La Malédiction de Frigost


Beaucoup ont oublié… Beaucoup ne s’en sont pas soucié… Beaucoup ont vu ce qui s’était passé, mais dans leur folle recherche du pouvoir, n’ont pas sourcillé.
Le mois de Descendre 552 avait été le témoin du combat sanglant entre Jiva et Djaul dans la Forêt Mystifiée, aujourd’hui pétrifiée par la malédiction du démon. Un an après la défaite écrasante du serviteur de Rushu, la bataille recommença, et allait durer quatre jours… Les habitants du village voisins subirent cet affrontement en voyant leurs logis trembler et peu à peu, être ensevelis sous un manteau blanc et froid comme la mort. Alors que le combat se finissait par la victoire de Djaul, le destin des Frigostiens se scellait : plus jamais ils ne vieilliraient, mais plus jamais ils ne pourraient s’enfuir, sous peine de finir six pieds sous terre.
Tandis que le dernier coup de Djaul retentissait tel un glas funeste, un cri se fit entendre pour la première fois dans ce qui fut le Monde des Dix : les pleurs d’un nouveau-né, Aegathem Serfréal. Si celui-ci, par sa naissance, avait été promis au plus bel avenir en tant que fils d’une des familles les plus riches de Frigost, c’était sans compter les agissements des Dieux… et des mortels en quête de pouvoir.

Ainsi, le jeune Aegathem, à peine né, fut compris dans la glaciation de l’île… et du mauvais côté des champs de glace ! À jamais, il serait un nourrisson. Sa famille et son village furent désavoués par le Maire Cantile, disciple de Cra prête à tout pour raffermir sa position de dirigeante de la Bourgade, qui profita des erreurs d’Harebourg et des manipulations de Jiva… Ou alors ne fut-elle qu’un engrenage dans cette machination infernale ? Personne ne peut réellement en juger, et au final, quelle importance après tout… Toujours est-il qu’elle brisa les liens entre la bourgade et le reste de Frigost, plaçant le village enseveli au ban de la société, les laissant à leur triste sort. La famille Serfréal avait acquis sa richesse grâce à des générations de bûcherons et entrepreneurs très talentueux. Hélas, leurs talents et la fortune qu’ils avaient accumulée n’allait leur apporter aucune aide pour parvenir à briser l’engrenage de la fatalité qui accablait l’île gelée. Lors des dix premières années de la glaciation, ils cherchèrent des moyens de conjurer le sort, sinon pour eux, au moins pour leur pauvre nourrisson qui restait chétif et si fragile… Rien n’y fit. En aperirel de l’an 563, les Serfréal prirent une décision : si rien n’allait pouvoir sauver leur fils sur Frigost, peut-être qu’en dehors de l’île, il existait des mage ou autre alchimistes suffisamment puissants pour le sauver. Comme on le dit souvent, à situation désespérée, mesures désespérées. Il ne doutait pas que le poids des années passées sur l’ile sans craindre la morsure du temps, à défaut de subir continuellement celle du froid, serait trop lourd pour le couple, mais ils gardaient espoir pour Aegathem. Ils n’avaient d’autres choix que de s’en remettre pieusement aux Dix. Si le départ avait été décidé, il fallait par contre l’organiser. Se renseignant auprès des meilleurs alchimistes qu’ils pouvaient trouver, ils cherchèrent un moyen de réduire les effets de la malédiction pour leur fils, afin qu’il parvienne à survivre sur le continent amaknéen. Sans lésiner sur les efforts ni les moyens, un alchimiste leur concocta une potion de jeunesse très particulière, avec des ressources qu’on ne pouvait plus trouver sur Frigost. Sans certitude que la mixture aurait les effets escomptés, encore une fois les Serfréal durent s’en remettre à la magnanimité des Dieux pour protéger leur enfant. Ils parvinrent également à mettre la main sur une barque, qui sans être luxueuse, pouvait au moins se voir qualifier de parfaitement stable et plus résistante que n’importe quelle autre… Après tout, le bois de tremble utilisé pour sa fabrication avait été travaillé par les Serfréal eux-mêmes, qui le maniait mieux que quiconque, ou presque.

Le six martalo 573, dix ans après avoir établi le projet de migrer de continent, les Serfréal tentèrent de rejoindre la baie de Cania. Conseillés par d’anciens aventuriers et explorateurs qui avaient réalisé la traversée avant la défaite de Jiva, ils avaient tout appris de l’itinéraire qu’ils devraient suivre et des dangers qui les guetteraient. Ils parcoururent l’ile en un peu moins d’un mois, se réfugiant dans diverses grottes pour échapper aux attaques de Givrefoux, évitant les passages des monstres des Larmes d’Ouronigride, dépensant les restes de leur ancienne fortune pour payer le passage à une bande de pirate fantôme… Parvenus au lac gelé, évitant tout contact avec les habitants des environs, ils soufflèrent tout de même : naïfs et plein d’espoir, ils pensaient alors que le pire était derrière eux. Dans la nuit du trente-et-un martalo au premier aperirel, ils se faufilèrent dans la Bourgade, silencieux comme des ombres, afin de rejoindre un contact qui avait stocké les affaires de la famille. Les habitants du village enseveli étant vu comme des loufoques dangereux dans le meilleur des cas, il fallait éviter à tout prix que leur présence ne soit connue dans la ville. Et si leur contact de la Bourgade était un ami d’avant la glaciation avec qui les Serfréal avait perdu contact pendant presque deux décennies, ils avaient été prêts à mettre leur vie, et celle de leur fils, entre ses mains. Mal leur en pris : il n’est presque personne qui ne soit corruptible… et il en est certains qui le sont aisément. Après la malédiction de Djaul, la confiance et l’amitié avaient souvent fait place à la défiance. Arrivé à quelques centaines de mètres du point de rendez-vous, le père d’Aegathem, plus alerte que jamais, senti le coup fourré. Plutôt que de rejoindre son ancien ami, il décida d’emmener sa femme et son fils directement au port. Là, ils trouvèrent rapidement leur embarcation amarrée… mais sans les vivres et fournitures promises, qui devaient pourtant être déjà embarquées pour minuit, soit une quinzaine de minutes plus tard. Volant rapidement une caisse pleine de poiskailles ainsi qu’un rouleau de tissu, les Serfréal prirent le large en urgence. Heureusement car quelques minutes après avoir quitté le port, alors qu’ils l’apercevaient encore de loin, ils virent des habitants de la bourgade se masser sur les quais, à l’endroit où la barque avait été attachées, des torches et des armes à la main.

Suivant les indications qu’ils avaient pu recueillir, la traversée fut difficile, éprouvante mais réalisable. La faim ne fut pas un problème, ni même le froid, grâce aux caisses dérobées sur les quais, mais la soif les épuisa, leurs rations d’eau se limitant aux gourdes qu’ils avaient sur eux en partant. Se souciant plus de leur enfant que d’eux-mêmes, les parents n’en prirent pas la moindre goutte lors des sept jours que dura leur périple. L’aube laissait place à la lumière éclatante d’une journée au temps radieux lorsque le onze aperirel, la barque toucha le continent tant convoité.

Hélas, comme l’avait prévu Djaul, la malédiction les rattrapa, le poids des années foudroyant les Serfréal… Nés de la poussière, ils redevinrent poussière. Ici, la chance, le hasard ou bien même la destinée ont joué leur rôle. Emmitouflé dans une fourrure de Givrefoux, le petit Aegathem criait à plein poumon, le temps désirant reprendre ce qui lui avait été volé. Contrairement à ses parents, la malédiction ne l’avait pas tué sur le coup, mais il était plus faible que jamais, s’accrochant tant bien que mal à la vie. Était-ce la potion de jeunesse concoctée par l’alchimiste frigostien qui lui avait donné un léger répit ? Ou les prières sincères et désintéressées des Serfréal avaient-elles touché les Dix, si éloignés pourtant des banalités quotidiennes et des vies des mortels ? Personne ne pourrait se targuer de connaitre la réponse, si ce n’est les Dieux et Déesses eux-mêmes. Néanmoins, si le processus de la malédiction avait été ralentit, il ne faisait aucun doute qu’elle finirait par atteindre sa proie… et quand bien même ce ne serait pas le cas, comment un petit bambin chétif pourrait-il survivre seul, dans une barque, loin de toute ville et route utilisée par les aventuriers ou autres commerçants.

Faisant mentir toute probabilité, une silhouette se découpa au loin, dans la baie de Cania. Petit à petit, elle grandissait, laissant deviner, après quelques minutes, un Xélor qui avançait d’un pas assuré. Le décrire serait une tâche complexe, et n’aurait sans doute que peu de sens puisque celui-ci aime à changer d’apparence. Seul une chose importait à ce moment : le destin d’Aegathem, que l’on aurait pu penser scellé à sa naissance, maudit par le protecteur de descendre au moment même où il entrait dans le monde des Dix, était décidément bien étrange… et promis à des tumultes encore plus grands et nombreux que ceux rencontrés jusqu’à présent.

-Pauvre enfant… Orphelin et condamné par la folie des divins, sans avoir eu une once de chance pour vivre…

Et c’est ainsi que l’enfant de Frigost fut sauvé par un bien curieux Xélor du nom d’Aumni Pothan… et que son histoire commença.
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Lun 26 Juin 2017, 9:39 am
Chapitre 1 : Origines inconnues


- Pauvre enfant… Orphelin et condamné par la folie des divins, sans avoir eu une once de chance pour vivre… Mais puisque nous nous croisons, peut-être est-ce un signe du Chronomaitre après tout.

Aumni décida alors de recueillir l’enfant chez lui, dans sa masure située là où nul aventurier ne pouvait alors se targuer d’être allé : un lieu nommé « les falaises de Terraroukial » par les initiés. Pour rejoindre sa demeure, il lui fallut trois jours durant lesquels il marcha, jour et nuit, en évitant les créatures agressives en quête d’un petit en-cas. Arrivé à l’extrême Nord des landes de Cania, là où l’océan affronte violemment le continent, Aumni cessa de marcher et sourit : ils étaient presque arrivés. Utilisant les pouvoirs que lui avait conférés le Chronomaitre, il disparut… Pour se retrouver sur une plateforme créée par le conflit entre la chaleur suffocante du soleil sur la roche trempée par les embruns marins, guidés là par le vent ! Si le Xélor n’y retournait que rarement, il lui était impossible de quitter à jamais ce lieu qu’il considérait comme la plus pure création de la jonction des éléments… et donc des dragons primordiaux ! Il s’agissait du point le plus lumineux du monde le jour… Et le plus sombre la nuit. Il se retourna pour observer sa masure, à moitié encastrée dans la falaise et y entra. Il déposa l’enfant sur un lit, et murmura quelques mots aujourd’hui incompréhensibles.

Alors que l’enfant ouvrit les yeux pour la première fois depuis qu’il avait atteint le continent Amaknéen, le Xélor sut qu’il avait fait le bon choix en le sauvant. Enfin, il vit un petit mot, caché dans la fourrure de Givrefoux dans laquelle était enveloppé l’enfant :

Si nous ne survivons pas à cette traversée, s’il vous plait, sauvez Aegathem.
Anthem Serfreäl.


Il analysa ensuite l’enfant de plus près : si le Xélor l’avait trouvé moribond dans sa barque, entouré de la poussière qu’étaient devenus ses parents, il paraissait serein désormais, dormant à poings fermés. Aumni n’avait pourtant pas fait grand-chose, sinon le protéger de résidus temporels basiques… Profitant du sommeil du bambin, il l’analysa. Il pensait trouver une malédiction que même lui ne pourrait imaginer briser, ses pouvoirs ne valant pas grand-chose par rapport au divin et il avait raison : on ne peut briser une malédiction qui n’existe pas ! L’enfant semblait n’avoir jamais été affecté par celle-ci, mais c’était difficile à croire en connaissant la cruauté de Djaul : aurait-il décidé d’épargner les nouveau-nés ? Impossible. Le Xélor décida d’enquêter le plus rapidement possible sur ce mystère, mais pour ce faire il lui faudrait partir pour Frigost, et avec l’enfant, ce n’était pas réalisable. La nécessité de lui trouver une famille serait donc la première étape. Les jours à s’occuper de l’enfant devinrent cependant des semaines, puis des mois. Il ne pouvait se résoudre à le laisser, s’étant étonnamment beaucoup attaché à Aegathem, lui qui avait chéri sa solitude et ses vadrouilles depuis des siècles déjà…

C’est ainsi que pendant 3 ans, dans sa maison recluse, Aumni s’occupa corps et âme de celui qu’il avait sauvé. Si cela lui apporta du bonheur, un doute persista en lui : était-ce vraiment le meilleur environnement pour un enfant ? Après des longs moments de réflexion, il se décida à le confier à une famille qui l’élèverait probablement mieux que lui-même. Aegathem fut donc confié à un jeune couple habitant dans le village d’Amakna et ses souvenirs jusque-là furent effacés…

***

10 ans se sont écoulés. Aegathem a grandi et est devenu un fringant jeune homme, mais n’a toujours pas prêté allégeance à un des 10. Il vit désormais dans un petit patelin, ancêtre de notre village des éleveurs moderne. Il ne sait alors rien de son passé, et croit dur comme fer que ses parents adoptifs sont bel et bien ses parents… Il s’inquiète régulièrement quant au fait de ne pas être capable de choisir un Dieu dont il veut être le disciple…

-Papa… Pourquoi je n’arrive pas à choisir ? Tu m’as dit que la réponse viendrait toute seule, mais… Rien ne vient !
-Ne t’inquièt’ pas fils. Ça viendra quand ça viendra, c’tout, lui répondait à chaque fois son père adoptif.
-Mais toi, pourquoi t’as choisi la déesse Cra ?
-Mmmh. J’sais pas trop. C’est just’ que ça vient com’ ça. Certains ont ça dans le sang, pour d’autres, cela vient très tard. C’pas tant nous qui choisissons not’ Dieu ou Déesse qu’eux qui nous choisissent. Si la révélation n’se fait pas, c’est sans dout’ qu’ils se dispute pour toi ! T’inquièt’ pas tant.

Le temps passa encore, mais aucune réponse ne vint à Aegathem, qui, s’il s’en inquiétait toujours, avait compris qu’il ne servait à rien de le montrer. Toutefois, le 10 aperirel 594, veille du 21ème anniversaire de sa découverte par Aumni Pothan…

La famille Lock venait de passer à table, Aegathem et son père ayant travaillé toute la journée à l’élevage de leur troupeau de Dragodindes tandis que sa mère avait assuré la maintenance et l’achat de nouveau matériel, tels que des Foudroyeur en Charme et des Dragofesses au cuir de Minotoror.

-Fils… Je pense qu’il est temps qu’on te parle de certaines choses, dit Vantry, le père d’Aegathem, d’un ton sombre.
-Euh… d’accord ? répondit-il, décontenancé de voir son paternel si sérieux.
-C’est quelque chose de très compliqué, continua Vantry, mais demain est ton vingt-et-unième anniversaire, il est important que tu l’apprennes. Je ne sais pas vraiment comment te dire ça. Avant tout, il faut que tu saches que ta mère et moi t’aimons profondément, et que tu seras toujours notre fils, d’accord ?
-Je commence à vraiment avoir peur là, p’pa…
-La vérité c’est que nous ne sommes pas tes parents biologiques
-Qu… QUOI ? cria Aegathem, sous le choc.
-Calme-toi, fils ! Si en effet, nous ne sommes pas tes vrais parents, tu restes not’ fils, et nous restons une famille, c’est le plus important, non ? demanda le père, visiblement très inquiet de la réaction d’Aegathem, tandis que Dhys, sa femme semblait au bord des larmes.
-… Je…

Vantry prit alors, avec Dhys, le temps d’expliquer dans les moindres détails ce qu’ils savaient : un Xélor mystérieux, mais qui avait autrefois aidé le village était un jour apparu au pas de leur porte, avec un enfant de trois ans accroché à sa robe. Celui-ci leur avait demandé de l’élever comme leur propre fils. Le couple ne cherchait pas spécialement à avoir d’enfant à cette époque, mais ils ne surent résister au sourire timide du gamin. Le Xélor avait alors effacé les souvenirs de l’enfant, et avait laissé une lettre expliquant quelque peu la situation, mais que seuls Aegathem pourrait lire, grâce à quelque ruse de son ancien gardien.
Dhys sortit alors un papier vierge d’un tiroir. Lorsque son fils le prit, des lettres se dessinèrent peu à peu sur la page blanche :

Aegathem,
Si cette lettre te parvient bien, tu dois être en proie au doute à l’heure actuelle. Peut-être à la colère même. Il est compliqué d’expliquer tant de chose dans une lettre… d’autant plus compliqué que la situation est pour le moins inhabituelle. Commençons par le commencement : ton véritable nom est Aegathem Serfréal, fils d’une famille frigostienne dont tu es le dernier survivant à ma connaissance. Frigost était une île prospère, mais suite à des troubles liés aux Dieux (et, je n’en doute pas, à Djaul), elle est aujourd’hui plongée dans la glace et l’oubli.
Je ne sais pas exactement, à l’heure actuelle, ce qui s’y est déroulé, mais nul doute que quelque drame a dû se produire, conduisant tes parents à tenter de trouver un moyen de te sauver. Ceux-ci sont hélas retournés près de leur divinité, et ne les ayant pas connus, je ne pourrai t’en apprendre plus sur tes origines.
Je t’ai trouvé dans une barque, dans la baie de Cania, pleurant toutes les larmes de ton corps. Pendant trois ans, j’ai cherché à effacer toute malédiction ou sort qui t’affectait possiblement. Toutefois, je n’ai rien trouvé, tu as dû échapper au sortilège d’une quelconque manière. Tu as probablement des dizaines de questions, et au moment où tu liras cette lettre, je n’ai aucune réponse.
Cependant, le mystère est grand… et captivant pour un Xélor tel que moi ! Je compte enquêter sur la disparition de cette ile, et son oubli si rapide de la part du reste des Diziens. Si un jour, tu désires en apprendre plus sur tout cet engrenage, rejoins le point le plus au nord-est de Cania. Je saurai te trouver, quel que soit le temps où tu viendras.
Aumni Pothan, dévoué disciple du Chronomaitre, défenseur de l’Esprit Salvateur.


Quand Aegathem eut fini sa lettre, il releva la tête. Il contempla les mines inquiètes de ses parents. Tout était chamboulé, et son seul désir était de comprendre ce qui avait basculé. Moins d’une heure plus tôt, il était en train de finir le brossage des dragodindes avec son père, et maintenant, il était orphelin, avec un mystère particulièrement suspect l’entourant. Une ile disparue ? Seul survivant ? Il se leva, et demanda à ses parents adoptifs un peu de quiétude, tandis qu’il allait se clarifier les idées en trainant dans le village. Cette lettre l’intriguait. Ses origines seraient-elles les causes de sa non dévotion à l’un des Dix en particulier ? Plus il ruminait cette pensée, plus il désirait en connaitre la réponse. Alors qu’il allait rentrer chez lui, il s’arrêta sur le pas de la porte, les dernières phrases de la lettre résonnant dans son esprit : s’il désirait réellement des réponses, il n’avait qu’à aller les chercher après tout ! Faisant des adieux silencieux à ses parents adoptifs, il fonça vers l’enclos, où il équipa une dragodinde afin de pouvoir la monter. Il la sortit de l’enclos, enfourcha sa selle et partit à toute vitesse vers la route de Cania…
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Lun 26 Juin 2017, 3:05 pm
Chapitre 2 : Rencontre imprévue


En quelques jours, Aegathem et sa dragodinde avait réussi à dépasser les Lacs enchantés, zone infestée de Koalak passablement agressifs qui ne cherchaient qu’à vaincre les Diziens passant imprudemment sur leur territoire. Il s’avança ensuite dans la zone de Cania. Si la géographie du monde était assez floue pour ce jeune aventurier, il savait néanmoins qu’il s’agissait d’une des zones les plus étendues qui soit, avec au nord-ouest les ruines de la cité des anges et au nord est sa destination… Toutefois, il ne connaissait guère les environs, ni ce qui la peuplait. Ses parents lui avaient parlé des Kanigs et des blops, mais jamais il n’en avait vu de près, et il s’en passerait volontiers ! Il poursuivit sa course vers le nord, passant dans une zone très rocailleuses et apercevant au loin un massif, ainsi qu’une sorte de forêt. Il choisit naturellement de se diriger vers les arbres, qui lui offriraient un peu d’ombre et de discrétion, lui permettant de faire une halte pour se reposer. Le soleil se couchait peu à peu, et il préférait grandement ne pas se trouver dans une plaine pour la nuit. Il attacha sa monture de sorte qu’il puisse s’enfuir rapidement si un quelconque danger survenait, mais qu’elle ne puisse pas s’échapper sans lui ! Il ferma les yeux quelques instant et…

!BAM!

Aegathem venait d’être frappé violemment à la tempe avec une branche et s’évanouit. Une jeune fille se tenait à l’autre bout de ce bâton de fortune, regardant sa victime avec de la peur, mais également beaucoup de curiosité dans les yeux.

Quelques heures plus tard, Aegathem se réveilla, ligoté et bâillonné, dans une sorte de cabane. Devant lui se trouvait une jeune fille, probablement âgée d’une vingtaine d’année au maximum, et se tenant debout devant lui, les mains sur les hanches. Cherchant à se défaire de ses liens, il se débattit et gigota quelque peu… avant d’être à nouveau assommé par sa ravisseuse ! Il se réveilla quelques heures plus tard, à en juger par l’aube qui pointait à l’horizon. Sa détentrice lui fit signe de ne pas bouger, ni de faire de bruit :

-Shhhht ! Il ne faut pas que les autres t’entendent ! chuchota-t-elle. Tu t’es introduit sur le territoire des Brigandins, tu ne voudrais pas être découvert, je me trompe ? ajouta-t-elle en lui retirant son bâillon.
-Je… euh… les briganquoi ? murmura le captif. Je n’ai rien fait de mal, laissez-moi m’en allez, et je promets de ne jamais revenir.
-C’est moi qui décide si tu t’en vas ou pas, capich’ ? D’abord, tu vas répondre à mes questions. Tu viens d’où ? C’est quoi l’animal que t’as attaché ? Pourquoi tu ressembles pas aux aventuriers habituels ? Pourquoi t’es venu chez les Brigandins ? T’es un humain ou un Kanig déguisé ?...
-Wow, wow ! Du calme, je veux bien répondre, mais laissez-moi le temps de le faire, implora le jeune homme. Je.. euh.. Je m’appelle Aegathem, et je viens du village des éleveurs, dans les montagnes des Koalaks. Je suis en route vers… euh… les Ruines de Bonta, je passais simplement ici par hasard.
-Mmmh. Y a vraiment des gens qui vivent dans la montagne des Koalaks ? Faut être fou non ? C’est bizarre comme endroit, on m’a toujours dit que seuls des monstres assoiffés de sangs et des créatures de terre y habite… C’est louche… Je ferais peut-être mieux de te livrer aux autres…
-Hein ? Non, attends ! J’ai rien fait moi, c’est toi qui m’a assommé alors que je me reposais, je n’savais même qu’il y avait des gens habitant par ici… Laisse-moi juste…

Il fut interrompu par quelqu’un toquant à la porte de la cabane. La jeune femme lui fit signe de se taire et de se mettre dans un coin silencieusement, et se dirigea vers la porte :

-Oui ? Qui est-ce ? Il est super tôt, qu’est-ce qui se passe ? demanda-t-elle en arrivant à la porte, avant de l’ouvrir.
-Aeroneffe, ça va ? demanda un homme fringant quand la porte fut ouverte. On a trouvé le camp d’un voyageur ce matin, au bas des arbres. Il a laissé sa monture là, et toutes se affaires, mais lui-même semble avoir disparu. Il a peut-être été attaqué par quelque chose, donc je venais vérifier si ma promise allait bien !
-Oh, euh Etilid… Hum, oui, tout va bien. Tu… Tu ne devrais pas chercher ce qui a attaqué ce pauvre aventurier ? Je serai prudente et resterai ici, ne t’inquiète pas.
-Tu es sûre que tu ne veux pas que je reste, ô ma douce ? Je serais plus rassuré ainsi, en veillant sur ta personne.
-Certaine… Tu seras plus utile avec les autres, et… Si tu retrouves l’aventurier et ce qui l’a agressé, je… Nous officialiserons notre union, si tu le désires, répondit Aeroneffe visiblement contrarié.
-Dans ce cas, je cours, je vole ! Sois certaine que j’y arriverai, ô gente dame de mon cœur ! s’exclama le dénommé Etilid avant de partir drejoindre le groupe d’habitants cherchant ce qui s’était passé.

Aeroneffe ferma alors la porte, la verrouilla à double tour et retourna auprès d’Aegathem.

-Je… suppose que tu as tout entendu, fit la Brigandine gênée.
-Tu m’as juste capturé et fait passer pour le méchant de l’histoire alors qu’en réalité, je n’avais rien fait de mal, effectivement, s’énerva Aegathem. Pourquoi ? Et puis non, ne répond pas. Je vais juste repartir tranquillement, et tu vas retourner à ta vie avec ton futur mari, ô gente dame de séant, ironisa l’aventurier.
-Je… je… suis désoléééééée, pleurnicha Aeroneffe. C’est jus… juste que j’voulais en sav… savoir plus sur le monde… Alors j’t’ai capturé, et j’voulais juste poser des questions, puis te sortir du village discrètement…
-Hum… Et bien pour tes questions, je n’ai sans doute pas de réponses. Par contre, tu peux toujours me faire sortir du village, rejoindre mon camp et ma dragodinde. J’partirai, et puis y aura plus le moindre problème. Tu n’auras qu’à reprendre ta vie, et capturer le prochain aventurier qui passera ! s’agaça le jeune homme.
-Je… D’accord… J’t’y emmène, consentit Aeroneffe.

Elle le libéra de ses liens et le guida vers un mur de sa cabane. Poussant sur une planche, elle fit s’ouvrir une porte secrète qu’ils empruntèrent, menant derrière l’habitation, jusque à la limite d’une plateforme suspendue. De là, Aegathem vit tout le village des Brigandins, constitué entièrement de bois, agencé pragmatiquement et visiblement plein de divers bricolages ingénieux et de technologies sophistiquées. Ils poursuivirent leur chemin grâce à des échelons cachés, descendant de la plateforme et s’éloignant du village.

Arrivé au sol, ils continuèrent discrètement leur chemin vers le campement sommaire d’Aegathem. Cependant, des Brigandins étaient présent, dont le fameux Etilid. Aeroneffe chuchota alors à son prisonnier :

-Attends ! N’y vas pas, ils vont te prendre pour un espion si t’y retournes… Comment tu vas expliquer ta disparition pendant une nuit ? Ils vont croire que tu étais venu avec de mauvaise intentions et que tu es peut-être un danger pour le village. Et puis, si tu dis la vérité, qui croiront-ils ? Toi, un inconnu, ou moi, une des leurs et… fiancée… d’un membre éminent du village.

Aegathem y réfléchit. Effectivement, sa position était pour le moins particulière, et si Aeroneffe décidait de le mettre dans le pétrin pour cacher ses actes, les probabilités que les Brigandins lui fassent confiance étaient faibles. De plus, il était intrigué par sa kidnappeuse, et notamment par la moue de dégout qu’elle avait faite en parlant de ses fiançailles.

-Quel autre choix aurais-je ? Partir à pied sans doute ? Ça me prendrait des mois de faire le trajet sans ma dragodinde !
-Je… Emmène-moi avec toi, et je te montrerai des chemins plus rapides et plus sûrs pour sortir de la forêt. Et ensuite… euh… je t’accompagne jusqu’au village le plus proche, et tu pourras racheter une monture ! Je te la payerai, même !

Il songeaà la proposition un instant. Essayer de récupérer ses affaires allait être très compliqué, voire même dangereux… Si elle l’emmenait vers un village proche, au final, il ne perdrait que peu de temps… Et avoir quelqu’un à ses côtés pourrait se révéler utile pour la suite, mais ses amis n’allaient-ils pas partir également à sa recherche ? Il pourrait bien la semer assez rapidement, elle serait forcée de rebrousser chemin, probablement.

-Bon... c’est pas comme si j’avais beaucoup d’autres possibilités, je te suis… Mais pas d’entourloupe, accepta Aegathem.

Apparemment aux anges, Aeroneffe l’emmena à travers bois, vers le nord. Arrivé à l’extrémité septentrionale de la forêt, elle le fit s’arrêter et s’abaissa devant un arbre : elle ouvrit une trappe dissimulée et en sortit divers équipements, et également une bourse de kamas visiblement bien remplie. Elle se retourna ensuite vers son compagnon de fortune :

-Tu… tu sais, c’est mon rêve de partir explorer le monde. Les autres Brigandins ne comprennent pas ce désir de voyager. Depuis que je suis toute petite, j’avais envie de tout visiter, de tout connaitre. Au village, on n’a presque jamais connu de véritable aventuriers, excepté Sylargh, un génie parti pour Frigost avant ma naissance. Maintenant, on utilise cette histoire pour faire peur aux enfants, vu que personne ne sait ce qui est arrivé à Sylargh, et que Frigost semble avoir disparu…

Aegathem ne l’écoutait que d’une oreille, songeant à comment se débarrasser de la jeune fille, jusqu’à ce qu’elle prononce le nom de Frigost. La lettre qu’il avait reçue mentionnait que sa famille en était originaire après tout. Peut-être qu’avoir une alliée désireuse d’arpenter le monde des Dix et connaissant le nom de cette ile allait se révéler utile en fin de compte. Il opina donc, et l’invita à le mener au village le plus proche, se replongeant dans ses pensées.
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